Lectures :
1ère lecture : Is 50, 4-7
2ème lecture : Ph 2, 6-11
Évangile : Mc 14, 1-15, 47
Bien chers frères et sœurs,
C’est souvent dans les moments critiques de l’existence d’une personne qu’on découvre sa vraie identité. En effet, chacun de nous a une mission à réaliser ici sur terre. Répondre aux exigences de cette mission est un signe de confiance en soi et en Celui qui nous envoi en mission. Jésus est vraiment « jusqu’au-boutiste ». Et cela se perçoit clairement dans sa vie. Venu de la part du Père pour faire sa volonté et racheter l’humanité blessée, il restera fidèle à cette mission jusqu’au bout, même pendant les moments les plus terribles de sa vie.
Un Jésus fragile, humain !
En effet, jamais jusqu’à présent dans sa vie, Jésus n’était apparu aussi fragile, angoissé, effrayé, seul, lui qui faisait presque figure de héros. Sa puissance se manifestait quand il avait l’autorité sur les démons et la maladie, quand il avait le charisme sur ses disciples et les foules, quand il avait l’intelligence face à ses opposants. Le voici aujourd’hui, moins fier de lui et tellement humain, angoissé par la douleur, déçu par la méchanceté et la versatilité humaines.
Son combat est d’autant plus angoissant que Jésus est à présent seul : ses disciples vont l’abandonner et il n’a plus que Dieu face à lui. Mais il est un homme d’exception : il est décidé de ne jamais abandonner l’homme, fût-il un traître ou un fuyard. Il veut donner toute sa vie, corps et sang, nourriture et signe d’alliance éternelle avec Dieu ; il se soumet entièrement à la volonté de Dieu.
Un Jésus rejeté
La galerie d’intervenants dans la scène de la passion de Jésus est impressionnante : on a l’ensemble des autorités juives, le pouvoir romain et ses soldats, la foule rassemblée, des passants, des brigands, etc. Ce qui est le plus frappant c’est que dans leur attitude à l’égard de Jésus, tous présentent des points communs avec celle des disciples de Jésus.
En effet, tous sont responsables ou complices de l’exécution de Jésus : les disciples par lâcheté ou trahison, les autorités juives par crainte jalouse de perdre leur pouvoir, Pilate par peur de la foule, la foule par versatilité, les soldats, les passants ou les brigands par suivisme inconscient. Tous semblent en conflit avec Jésus ou du moins avec son message de vérité.
Un Jésus confiant
Oui, c’est un Jésus vraiment confiant et tenace ! Et cela s’exprime fort à travers les moments-clés de sa vie et spécialement de sa passion. ll y a d’abord la prière par laquelle Jésus aime consolider sa communion avec le Père. Il y reçoit l’assurance qu’il n’est pas seul. Elle développe sa confiance et lui donne courage et sérénité. Ensuite, il y a le pardon qu’il accorde à ses bourreaux qui « ne savent pas ce qu’ils font. » C’est ce pardon qui allège le poids de la souffrance qu’il endure. Enfin, l’abandon dans le don ultime de la vie à l’instant de la mort. C’est désormais par sa mort que nous avons la vie. Mais sommes-nous vraiment conscients d’un tel sacrifice ?
Sébastien Bangandu, a.a.
Comments