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5e dimanche de Carême B: Le prix du bonheur...

Photo du rédacteur: Sebastien BanganduSebastien Bangandu

Dernière mise à jour : 20 mars 2021

Lectures :


1ère lecture : Jr 31, 31-34

2ème lecture : Hb 5, 7-9

Évangile : Jn 12, 20-33


Bien chers frères et sœurs,


L’Évangile que la liturgie de la Parole nous propose en ce cinquième dimanche de carême est traversé par un thème très intéressant : le désir de voir Jésus. En effet, nous savons tous l’effervescence que provoque, dans nos rues, le passage des personnes célèbres. Depuis son entrée triomphale dans la ville, Jésus est une personnalité très en vue qui suscite la curiosité. Mais ce Jésus, adulé par les foules, est un homme au destin controversé !


Le désir de voir Jésus


Et voilà que des Grecs, qui sont montés à Jérusalem, en pèlerins, pour adorer Dieu durant la Pâque, souhaitent approcher Jésus. Notons d’emblée qu’il ne s’agit pas de « fans » ou de « curieux » qui veulent voir une vedette. Bien que venant du monde païen, c’étaient des adorateurs du Dieu d’Israël. En fait, ils ne veulent pas seulement le voir. Ils veulent surtout le rencontrer, échanger avec Lui. Cette rencontre sera facilitée par des disciples les plus grecs, André et Philippe, originaires de la contrée hellénisée de Bethsaïde.


La démarche de ces Grecs fait écho à la rencontre de Jésus avec ses premiers disciples, lorsque Jean-Baptiste l’avait désigné comme Agneau de Dieu… Elle est, pour ainsi dire, la genèse de toute aventure à la suite du Christ, sillon creusé dans l’expérience humaine, où nos pas cheminent, peu à peu, à la suite du Maître. L’Église c’est cette grande famille de témoins qui, saisis par le désir de voir Jésus, se sont mis à le suivre.


Le sacrifice à consentir


On s’attendrait qu’à une telle démarche, corresponde une réaction limpide. Mais en réponse à leur demande, Jésus déclare : L’heure est venue pour le Fils de l’homme d’être glorifié (Jn 12,22). C’est qu’à travers la démarche de ces Grecs, Jésus perçoit l’heure de sa glorification. Mais Il ne perd pas de vue que cette glorification doit passer par sa passion. Voilà pourquoi il ajoute aussitôt : Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit (12,24).

L’idée de Jésus est géniale. C’est que notre vie a quelque chose à avoir avec le grain de blé, qui ne doit que mourir pour être productif. S’il se refuse à mourir, il reste stérile. Par contre, s’il consent à mourir, il devient porteur d’une nouvelle vie et d’innombrables fruits. À travers l’image du grain, Jésus nous fait voir que sa mort, loin d’être un échec, va être précisément source de fécondité pour sa vie et la nôtre. Mais, en même temps, il invite ses disciples à vivre selon la logique du « qui perd gagne ! ».

En effet, il n’est pas possible de promouvoir la vie si l’on n’est pas prêt à se sacrifier pour les autres. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime (Jn 15, 13). Ceci veut dire que personne ne peut être artisan d’un monde plus juste et plus humain tout en restant accroché à son bien-être personnel. Personne ne peut prétendre œuvrer pour le Royaume de Dieu, s’il n’est pas prêt à assumer les risques et les rejets, les conflits et les persécutions dont Jésus lui-même a été victime.


L’avenir du disciple


Être disciple du Christ n’est pas facile, puisque celui ou celle qui désire le suivre est appelé à vivre, dans une certaine mesure, la même expérience que Lui. Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive, et là où je suis, là sera aussi mon serviteur (Jn 12, 26). Très souvent, nous passons notre vie à essayer d’éviter la souffrance, l’humiliation, l’échec. Pourtant ce sont parfois des passages obligés pouvant nous conduire à la vie véritable.


Enfin, aujourd’hui, il y a comme un excès du devoir de bonheur. Notre vie, nous la voulons radieuse, jalonnée d’exploits. Il faut réussir sa vie matérielle, faire bonne carrière, réussir effectivement dans toutes ses entreprises, profiter de la vie, etc. Ce sont les impératifs du monde de ce temps. Cependant, Jésus nous dit qu’il y a des souffrances et des renoncements qui doivent être assumés si nous voulons que notre vie soit vraiment pleine et prospère.

Sébastien Bangandu, a.a.

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