Lectures :
1ère lecture : Actes 3, 13-15.17-19
2ème lecture : 1 Jean 2, 1-5a
Évangile : Lc 24, 35-48
Bien chers frères et sœurs,
La connaissance d’une personne est une entreprise difficile. Et parler d’une personne qu’on ne connaît pas assez l’est encore plus. Voilà pourquoi il existe des expressions comme : connaître quelqu'un de nom, de réputation, de vue, etc. En effet, depuis sa résurrection, le Christ multiplie les apparitions auprès de ses disciples, mais ceux-ci, apeurés, médusés, ont bien du mal à le reconnaître.
Pour rafraîchir leur mémoire, Jésus doit donc appeler sur eux la paix et mettre en jeu les différents sens pour tenter de les convaincre. Voilà pourquoi il se laisse toucher, leur parle et mange avec eux pour dissiper leur doute. Il serait donc intéressant d’explorer les différents sens mis en œuvre dans les rencontres du Ressuscité avec les disciples en dégageant leur importance symbolique.
En fait, les sens jouent un rôle considérable dans le domaine de la connaissance et peuvent être d’un puissant secours dans le vécu quotidien de notre foi. Cela est d’autant plus important que notre foi s’appuie sur celle des Apôtres qui l’ont vu, qui l’ont côtoyé, qui l’ont touché, et qui ont mangé et bu avec lui après sa résurrection (1 Jean 1, 1).
Rappelons que pour les Anciens comme Platon et Aristote, le premier des sens est la vue, suivi par l’ouïe, l’odorat, le goût, et enfin le toucher. Thomas veut voir et veut mettre la main… C’est à la mention de son nom que Marie Madeleine reconnaît Jésus. L’ouïe, on l’a vu, est placée avant le toucher dans la hiérarchie des Anciens. Elle perçoit le timbre de la voix du Christ et veut le toucher. Pour sa part, le disciple bien aimé voit et croit.
De manière générale, il n’a pas été facile pour les disciples de croire que celui qu’ils ont vu mourir était bien vivant au milieu d’eux. Il leur a fallu constater en le touchant, en percevant sa voix, que c’était bien Jésus et qu’il le leur confirme : « Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os, et vous constatez que j’en ai ».
Et dans le but de consolider leur foi, Jésus devra revenir à plusieurs reprises pour convaincre ses disciples de la réalité de sa vie nouvelle. Il lui faudra véritablement réchauffer leurs cœurs et ouvrir leur intelligence au sens profond des Écritures. Car le souvenir, la mémoire ont toujours été considérés comme des éléments clés de la foi.
A travers des siècles, des hommes et des femmes se sont laissés saisir par le Christ qui leur a partagé sa vie de Ressuscité. Aujourd’hui encore, le Christ continue de nous inviter, personnellement et comme communauté, à nous imprégner de cette Parole qui donne vie. Bien plus, il nous invite à en être des témoins vivants. « Malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile ! »
Sébastien Bangandu Mwanza, a.a.
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