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32e dimanche ordinaire A : Vigilance, la fine fleur de la vie spirituelle

Photo du rédacteur: Sebastien BanganduSebastien Bangandu

Bien chers frères et sœurs,


La vigilance, qui se trouve être le maître mot de l’évangile de ce dimanche, est une attitude nécessaire dans la vie du pèlerin en quête de l’Essentiel. Déjà au 4éme siècle, Évagre le Pontique disait qu'il faut être le « portier de son cœur ». Voilà qui illustre bien la vigilance du cœur. De ce point de vue, être veilleur de son cœur c’est savoir accueillir ou filtrer les pensées qui peuvent l'apaiser ou le troubler. La vigilance est, pour ainsi dire, la fine fleur de la vie spirituelle.

Ceci dit, rien ne sert à guerrier d'être coriace durant les pires combats, d'être le plus fort de tous, s’il se fait surprendre par l’intrusion de l’ennemi, s’il se laisse prendre en embuscade. Ainsi, tenir sa lampe allumée signifie veiller à la permanence de l’huile dans celle-ci. Autrement, elle s’éteint et, du coup, on est gagné par l’obscurité. Cette huile de l’amour de Dieu doit rayonner de notre attachement et de notre communion profonde à Dieu. L’appel à tenir sa lampe allumée nous incite à vivre dans l’aujourd’hui de Dieu, car nul ne sait ni le jour, ni l’heure où le Fils de l’homme apparaîtra. 

Veiller, c’est devenir plus magnétique aux réalités de la vie concrète des humains, aux motions de l’Esprit. En d’autres termes, c’est vivre présent à notre temps, ce qui veut dire, être homme et femme de son temps, sans pourtant oublier demain et son bagage d’inconnu. Et c’est dans l’écoute de sa parole, dans la communion à son pain de vie, au fil des jours, que le pèlerin fait sa provision d’huile. Quels que soient le jour et l’heure, quand paraîtra l’époux, ces chercheurs seront fidèles au rendez-vous des noces, heureux de voir son visage.

Cependant, l’expérience a montré que tenir sa lampe allumée, veiller, c’est peut-être ce qui est le plus difficile à vivre en notre temps où chacun voudrait acquérir tout et tout de suite. Car veiller demande une grande modestie et patience. Veiller, ce n’est pas toujours obtenir, c’est parfois durer dans la nuit et le doute. Tenir sa lampe allumée c’est persévérer, patienter, tenir dans la durée, car c’est justement dans la durée que se dit la vérité de tout ce que la personne humaine peut entreprendre.

Tenir sa lampe allumée, c’est ne jamais renoncer, car Celui qui est attendu, c’est ‘l’insaisissable’, le ‘tout autre’, ‘l’inconnaissable’. Dans ce monde où tout va vite et où la spontanéité l’emporte sur la patience, nous sommes appelés à être des veilleurs infatigables de l’accomplissement des promesses de Dieu. Veiller, c’est finalement aimer sans limite car, même dans l’expérience humaine d’aimer, nulle possession ne saurait apaiser le désir. 

Comme pour ces dix jeunes filles, c’est un cri dans la nuit déjà bien avancée qui nous appelle à nous réveiller. C’est surtout un appel à se secouer pour aller à la rencontre de l’époux. Ce n’est pas une affaire d’agenda : « car vous ne savez ni le jour ni l’heure». C’est plutôt une question d’attitude, de priorité. Ce n’est pas non plus une affaire de longueur de temps. C’est plutôt une question de disponibilité, d’ouverture à Dieu, aux autres et à moi-même. 

Témoins de la présence de Dieu au cœur du monde, demandons à l’Esprit de nous éveiller au sens des Écritures qui distillent la sagesse inaltérable du Père. Ainsi, établis dans une attitude d'attention amoureuse, nous pourrons défier l’adversaire qui battra en retraite, comme l'ombre se dissipe devant la clarté du jour.

Sébastien Bangandu, a.a.

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