Lectures :
1ère lecture : Is 5, 1-7
2ème lecture : Philippiens 4, 6-9
Évangile : Mt 21, 33-43
Bien chers frères et sœurs,
Nous venons de loin ! L’Évangile de ce dimanche nous propose de réfléchir sur l’action créatrice de Dieu, nous obligeant ainsi à revenir à nos sources. Il nous rappelle, en même temps qu’aux vignerons, d’où nous tenons le terreau fertile dont nous bénéficions, la source de la vie qui nous meut. Et c’est là pour nous la juste manière de nous interroger, comme communauté et peuple de Dieu, sur nos racines.
En effet, nous sommes l’œuvre de Celui qui nous a créés à son image et à sa ressemblance. Bien plus, Il nous a associés à son œuvre créatrice en nous confiant une mission : « Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la » (Gn 1, 28). De ce fait, l’enjeu fondamental de notre aventure humaine, dans sa relation avec son créateur, se déploie dans la mission que nous avons reçue ; celle de poursuivre l’œuvre de la création.
La vigne du Seigneur se trouve être un vaste champ d’échange entre lui et ses créatures. Il confie son champ et se retire, laissant à l’homme toute la responsabilité. Puis il reviendra et lui demandera d’en rendre compte, en envoyant ses prophètes, jusqu’à son propre fils, malgré la violence et la maltraitance dont ceux-ci sont l’objet. Dieu, pour sa part, et comme toujours, se révèle miséricordieux et plein de tendresse pour son peuple.
Cette façon d’agir de Dieu devrait nous interroger, comme le fait Jésus avec ses interlocuteurs. Mais la réponse qui jaillit du cœur des chefs des prêtres et des pharisiens n’est que pure incitation à la violence. C’est alors que Jésus nous révèle la merveille, l’inattendu de l’attitude de Dieu, qui va au-delà des prévisions humaines.
Aujourd’hui encore, malgré d’innombrables entreprises de fragilisation de la foi, Jésus-Christ, rejeté des bâtisseurs et décideurs de ce monde, demeure la pierre de touche et l’avenir du monde. C’est là ‘l’œuvre du Seigneur, surprenante, imprévisible, évidente, indiscutable, ‘une merveille sous nos yeux’. « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez » (Lc 10, 23).
Ainsi, revenir à nos sources, nous reconnaître ‘œuvre de Dieu’, et qui plus est, ouvriers de sa vigne, nous dispose à accepter de remettre au Maître, le moment venu, le fruit du travail réalisé. Car le véritable danger qui guette l’ouvrier c’est que, plein de succès, riche de sa moisson, il en vienne à oublier celui par qui et pour qui il existe.
Enfin, pour tout disciple, pour tout ouvrier du Règne de Dieu, il est un moment où Dieu se montre très exigent. Il veut donc nous faire comprendre que nous ne valons pas à ses yeux du fait de nos œuvres. Nous-mêmes avons du prix à ses yeux !
Sébastien Bangandu, a.a.
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