Lectures:
1ère lecture: Ezequiel 18, 25-28
2ème lecture: Philippiens 2, 1-11
Évangile: Mt 21, 28-32
Bien chers frères et sœurs,
Il est si facile de multiplier les paroles, d’en rajouter aux promesses déjà faites, de rêver, de projeter, de s’enthousiasmer. Malheureusement, il est curieux de constater que ces vaines promesses ne sont autre chose que des ” belles paroles “, de beaux discours, vides de sens.
L’Évangile de ce dimanche nous rappelle quelque chose que nous oublions souvent : les mots peuvent ne pas avoir de sens. Les promesses sont vaines quand elles ne sont pas suivies d’actes. Le premier fils nous parait désobéissant, mais son agir montre qu’il est bon. Le second, d’après son attitude et ses paroles, semble sérieux et inspire confiance. Mais tout cela n’est qu’apparence puisqu’il ne tient pas sa promesse.
En effet, il nous est tellement facile de vivre d’apparences et de nous croire meilleurs que les autres. Parfois nous feignons la bonté, la droiture, la piété de façades, alors qu’en réalité, en notre for intérieur, nous sommes mus par notre hypocrisie masquée et nos intérêts personnels. Souvent l’envie, l’avarice ou la jalousie ternissent nos intentions et notre âme.
Nous sommes tellement traversés par des contradictions que bien souvent nous nous surprenons à dire ‘oui’ ou ‘non’ par pure fantaisie, ou simplement pour camoufler notre refus, en maintenant du flou autour de nos intentions les plus secrètes.
Du coup, nous ressemblons au fils qui a dit « oui » à son père, mais qui ensuite n’a pas fait ce qu’il avait promis. Sachons que le Royaume des cieux n'est pas promis aux fantaisistes, aux charmeurs, aux impressionnistes, mais à ceux qui, malgré leurs limites et fragilités, sont capables de changer d’avis en répondant positivement à l’appel du Seigneur.
Bien souvent, nous considérons le changement comme une faiblesse, un manque de fermeté. Le fait qu’une personne change d’avis amène souvent les autres à la traiter d’inconstante et d’imprévisible, voire versatile. Cependant, changer d’opinion, lorsque nous sommes convaincus que celle que nous avons défendu auparavant était mauvaise, est une décision intelligente, courageuse et efficace.
Savoir saisir l’occasion de la grâce offerte par Dieu, pour changer, se relancer, afin de vivre plus profondément l’Évangile, c’est l’attitude à adopter pour confirmer notre attachement filial à Dieu, notre Père. Notre réponse généreuse à son appel c’est la décision la plus importante que nous ayons à prendre dans la vie. Soyons donc conscients qu'en répondant positivement à son appel, nous nous engageons entièrement à aller travailler à sa vigne et à vivre d'une manière qui soit digne de son nom.
Enfin, nous savons tous que le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour (Ps 145,8). Sa main demeure toujours tendue ; à nous de la saisir. Le Salut n’est jamais acquis une fois pour toutes. Le Seigneur nous donne toujours la possibilité de nous raviser pour enfin prendre la bonne décision. Celui qui se détournera de sa mauvaise conduite vivra...
Sébastien Bangandu, a.a.
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