Lectures:
1ère lecture: Is 55, 6-9
2ème lecture: Philippiens 1, 20-24. 27
Évangile: Mt 20, 1-16
Bien chers frères et sœurs
Depuis la nuit des temps, l’homme travaille. Il a dû fabriquer des outils pour chasser, cultiver la terre, tailler des cailloux pour le feu, bâtir un habitat, découper des peaux de bêtes pour se vêtir… tout cela, ce sont des activités de travail. Notre métier nous colle à la peau. De plus, il conditionne en quelque sorte la manière dont nous nous présentons en société, dont les gens nous perçoivent.
Mais pourquoi travailler ? Le fait de gagner sa vie, ou en tout cas, de lutter pour la survie, semble être, bien évidemment, la première raison qui oblige et motive l’homme à travailler. Mais il y a aussi le fait que l’homme est un animal social. Par conséquent, il a besoin des autres pour se sentir exister. Or le travail lui apporte à la fois un statut, une place dans la société, et des contacts humains sans lesquels il ne saurait vivre heureux et épanoui.
Aujourd’hui, dans presque tous les pays du monde, il est risqué de prendre la parole sur le travail et beaucoup payent personnellement leur engagement syndical. En effet, si trouver du travail est déjà un calvaire aujourd’hui, les conditions de travail peuvent encore être pires. Le débat social sur les conditions de travail a toujours été très vivace dans presque tous les pays.
La parabole d’aujourd’hui nous place au matin d’un jour nouveau, sur la place publique d’une ville sans nom. Il s’agit d’une scène qui nous est familière. Une scène qui se répète encore aujourd’hui dans certaines villes et villages du monde. Les sans emploi, les chômeurs, les journaliers sont toujours là, en permanence, attendant qu’on les embauche.
Dans l’Évangile d’aujourd’hui, il est question de travail. Nous sommes en face d’un employeur généreux qui veut offrir du travail aux ouvriers. C’est lui-même qui prend l’initiative d’aller à la recherche des ouvriers. C’est dire que dans le champ du Seigneur, personne ne s’improvise, personne ne s’appelle. C’est Dieu qui appelle pour une mission précise.
On le voit, la liberté de Dieu envers la créature est absolue. De nos jours, Jésus aurait peut-être du mal à dire cette parabole, puisque l’employeur devrait compter avec les syndicats. Or Dieu ne doit rien à personne. C’est lui qui fait le premier pas. Il est gratuité pure. Devant Dieu nous n’avons pas à revendiquer. Il nous suffit de recevoir et de rendre grâce.
Envier l’autre, c’est ce qui nous fait souvent perdre de vue la bonté de Dieu pour tous. Réapprenons aujourd’hui que Dieu est juste. Il ne fait pas de différence entre les hommes (Ac 10, 34). Mais comme on le voit dans l’Évangile de ce jour, l’égalité de tous aux yeux de Dieu n’est pas facile à accepter. Pour Dieu donc, chacun de nous est unique en son genre. Apprendre à se contenter de ce que l’on est et de ce que l’on a, dans l’action de grâce, voilà le chemin de notre bonheur.
Sébastien Bangandu, a.a.
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