LECTURES
1ère lecture : Dt 4,1-2. 6-8
Ps 14
2ème lecture : Jc 1, 17-18. 21-22. 27
Évangile : Mc 7,1-8. 14-15. 21-23
Bien chers frères et sœurs,
La propreté, bien que connue par tous les acteurs de l’hygiène, restait jusque-là un concept plutôt théorique. Mais l’avènement de la pandémie infectieuse émergente du COVID-19 a mis en exergue son importance. Du coup, l'hygiène est une priorité pour tous.
Mais se laver les mains, s’asperger d’eau, laver les coupes, etc étaient, pour les Pharisiens, des gestes religieux. A la genèse de ces traditions, il y a un sentiment de grande délicatesse à l’égard de Dieu. Désormais, se laver les mains donne au repas une signification sacrée : on mange devant Dieu et on le remercie pour le pain qu’il nous procure. C’est de toute beauté !
La tradition prise à revers
On le sait, bien souvent, les plus belles traditions s’altèrent avec le temps. Pour les pharisiens, ces pratiques de respect sont devenues, au fil des années, un prétexte pour séparer les hommes, en distinguant rituellement les purs des impurs, les justes des pécheurs, les bien portants des malades.
Pour Jésus, Dieu est le Père de tous, miséricordieux et plein d’amour. Il fait lever son soleil aussi bien sur les méchants que sur les bons (Mt 5, 45). Il est ouvert à tous les hommes. A travers son fils, c’est Lui qui appelle Matthieu à son service ; c’est lui qui fait de Marie Madeleine la première messagère de sa résurrection, c’est Lui qui s’invite chez Zachée, …
Le cœur avant les lèvres
Jésus insiste sur la dimension fraternelle que représente le pain partagé. C’est un pain qui rassemble. C’est l’expression même du cœur de Dieu qui a de la place pour tous. Accueillir ce pain, c’est honorer le Seigneur et mettre sa foi en lui.
Or le vrai culte rendu à ce Dieu aimant, demande une disposition intérieure et pas une spiritualité de façades. Tout doit partir du cœur. Le cœur avant les lèvres. La foi avant la règle. L’intention avant le scrupule. Le primat du commandement de Dieu sur la tradition des hommes. A quoi sert de se laver les mains, de soigner l’extérieur, si le cœur est plein de pensées mauvaises ?
Changer notre regard
Jésus accuse les pharisiens d’être hypocrites, du fait qu’ils privilégient le paraître à l’être. En effet, l’humain se laisse facilement impressionner par l’apparence. Dieu, quant à lui, regarde le cœur, c’est-à-dire la disposition intérieure de l’homme (1 Samuel 16, 7).
Ainsi, être esclave de la loi, à l’instar des pharisiens, c’est perdre sa capacité de discerner, d’intérioriser ce qui est essentiel. On devient tellement « légaliste », qu’on ne voit plus le cœur des choses. Or, il convient ici de rappeler que la plus grande de toutes les lois, c’est l’amour. Quand l’amour est absent dans tout ce que l’on fait, on tombe dans l’extravagance. Changeons nos cœurs !
Sébastien Bangandu Mwanza, a.a.
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