LECTURES
1ère lecture : Dt 6,2-6
Psaume : Ps 17 (18), 2-3, 4, 47.51ab
2ème lecture : He 7,23-28
Évangile : Mc 12,28b-34
Bien chers frères et sœurs,
L’être humain c’est quelqu’un qui est toujours en chemin, en quête de l’essentiel. Cette mise en route c’est bien entendu l’image de la vie, et plus particulièrement la vie chrétienne, qui est un pèlerinage vers Dieu. Et pour réussir sa quête, l’humain a toujours voulu s’octroyer les meilleurs moyens possibles.
C’est ce que nous percevons dans la démarche du scribe dans l’Évangile de ce dimanche. En effet, en quête de vérité et vivant déjà une réelle proximité avec Dieu à travers le strict respect des commandements, ce scribe veut en savoir plus sur la hiérarchie des valeurs des commandements.
Fidélité à l’unique vrai Dieu !
En fait, face à la multiplication de commandements (613 en tout), il était devenu difficile d’établir une hiérarchie de valeur entre ceux-ci. C’était déjà aussi une grande préoccupation pour les écoles juives de l’époque. Voilà pourquoi un discernement s’imposait pour éviter de verser dans une morale écrasante et compliquée.
La question que pose le docteur de la Loi à Jésus avait pour finalité d’établir une distinction entre les grands et les petits commandements ; ou plutôt, connaître le principe central d’où émanaient toutes les lois. La réponse de Jésus renvoie au traditionnel « Shema, Israël, … »: « Écoute, Israël, le Seigneur est unique… » (Dt 6, 4).
Et c’est avec raison puisque Israël avait tendance à imiter les nations païennes qui adoraient plusieurs divinités à la fois. Or la fidélité et la confiance à l’unique vrai Dieu assurent notre intégrité ainsi que notre épanouissement personnel et communautaire.
Puis vient le prochain
Dans la hiérarchie de l’amour, Dieu vient en premier lieu. Il est Dieu, Souverain, Incomparable. C’est la raison pour laquelle il mérite d’être aimé de tout notre cœur, de toute notre âme. Cela veut dire que nous devons nous garder d’aimer avec un cœur partagé.
Le prochain c’est notre frère. Nous devons l’aimer comme nous nous aimons nous-mêmes (Lv 19,18). L’amour c’est le point d’intersection. Il n’y a qu’un seul amour, celui de Dieu. Celui-ci s’étend ensuite au prochain.
Pour Jésus donc, aimer Dieu qu’on ne voit pas (1 Jn 4, 20), c’est avant tout aimer son prochain, crée à son image et à sa ressemblance. Pour tout dire, l'amour du prochain est le lieu de "vérification" de l'amour le Dieu.
Aimer, un chemin
Émerveillé par la réponse de Jésus, le scribe, en vrai disciple, reprend les paroles de son Maître, pour en souligner la densité. Ce qui enchante Jésus. Mais convaincu qu’une telle reprise n’est qu’une répétition passagère de ses paroles, Jésus lui fait tout simplement savoir qu’il n’est pas loin du Royaume.
Cela veut dire qu’il a encore du chemin à faire, d’autant plus qu’il y a un énorme écart entre ce qu’il proclame et la réalité de son vécu quotidien. Le sacrifice auquel il se réfère, s’il est offert sans amour et sans don de soi-même, n’est que formalisme sans âme. Ce qu’il a découvert, il lui reste d’en vivre.
En définitive, aimer en vérité, c’est la sagesse pertinente pour la vie du croyant. Nous sommes tous des néophytes dans le domaine de l’amour. Et cela fait de nous des pèlerins d’un Royaume, si loin, si près de nous. Nous n’en finirons jamais d’apprendre à aimer !
Sébastien Bangandu Mwanza, a.a.
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