LECTURES
1ère lecture : So 3,14-18a
Cantique : Is 12, 2.4-6
2ème lecture : Ph 4,4-7
Evangile : Lc 3,10-18
Bien chers frères et sœurs,
De manière générale, quand on nous parle des personnes joyeuses, nous pensons tout naturellement à celles qui ont réussi dans la vie, qui mènent une vie belle, auxquelles tout sourit, dont la santé est en parfaite état. On peut y inclure tous les favorisés de la vie, les stars de cinéma, de musique, les grands footballeurs transférés à coup de millions, les grands magnats, etc.
Pourtant tous ces gens sont des êtres humains, fragiles, mortels comme vous et moi. Et quand arrive la détresse, ils se montrent parfois plus vulnérables que les vrais infortunés de la vie. Face à tout cela, on peut se demander, comment vivre véritablement joyeux quand la vie quotidienne nous dit parfois le contraire ?
La joie vient d’ailleurs!
En voyant vivre certains témoins de la foi, force nous est d’affirmer que la joie ne se trouve pas dans les possessions matérielles et les jouissances du monde. Ainsi, la joie de Jean Baptiste n’est pas une joie de façade, c’est-à-dire qui émane d’une réalité extérieure. D’ailleurs, on sait qu’il n’était pas bien habillé et qu’il n’attirait pas les regards par son aspect extérieur. Par ailleurs, nous savons qu’il menait une vie austère, faite de frugalité, de modestie, de simplicité.
Sa joie vient d’ailleurs et elle est avant tout intérieure. Sa joie c’est que le Christ grandisse et que lui diminue. Pourquoi? Eh bien parce que, Jean Baptiste n’était pas petit du tout : il était le plus grand des prophètes (Lc 7, 28). Et quand Jésus demande à ses disciples, « qui dit-on que je suis? », Jean Baptiste est cité en premier lieu. On le voit, Jean Baptiste était grand au point de faire de l'ombre au Fils de Dieu !
Par ailleurs, on sait qu’il était le grand-frère de Jésus, ensuite, en tant que précurseur, il jouissait d’un énorme succès auprès des foules. Il avait déjà ses propres disciples, sa pastorale avait déjà pris de l’envergure. Bref, c’était un homme comblé qui avait tous les atouts pour évoluer sans dépendre de qui que ce soit.
De l’effacement
Mais Jean Baptiste préfère s’effacer, parce qu’il a la conscience vive de son statut de témoin, c’est-à-dire de celui qui n’existe que par référence à un autre. Et quand on dit qu’il s’est effacé, n’allons pas croire qu’il disparaît pour laisser la place à Jésus. Non, l’effacement de Jean Baptiste n’est pas un déguerpissement devant Jésus qui arrive.
S'effacer, pour Jean Baptiste, ce n'est pas un retour à l'anonymat. En fait, pour lui, s’effacer c’est manifester en sa personne la personne du Christ. Jean est celui qui laisse transparaître dans sa chair la figure de celui qu'il annonce. Il n'est pas le messie, mais on peut s'y tromper, tellement il lui ressemble. C’est sa vie même qui se fond dans celle du Christ. Il est devenu un avec le Christ, comme dirait Paul : « …ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi (Ga 2, 20).
Du témoignage de vie
Jean-Baptiste, c'est toi et moi quand nous témoignons du Christ Jésus. Alors nous annonçons un autre qui n'est pas extérieur à nous, mais qui est en nous et de qui émane tout notre agir. Nous annonçons un autre qui est là en nous, et avec qui nous ne faisons qu'une seule chair. Et quand le Christ vit en nous, nous devenons des hommes et des femmes joyeux, capables de rayonner la joie du Christ autour de nous.
Enfin, la vraie s’expérimente quand, au-delà des aléas de la vie, nous nous contentons de vivre conformément à l’Évangile du Christ. Celui qui est la source de la vraie joie. Notre mission, c'est de révéler cette présence du Christ dans notre monde, au-delà de tout ce qui le désenchante.
Sébastien Bangandu Mwanza, a.a.
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