LECTURES
1ère lecture : Gn 2, 18-24
Ps 127
2ème lecture : Hb 2, 8-11
Évangile : Mc 10, 2-16
Bien chers frères et sœurs,
La notion d’accueil est un élément central de l’humanisation. Accueillir c’est aller vers l’autre, c’est faire une place à l’autre. Accueillir l’autre, est une question sociale globale qui engage chaque individu à penser son rapport à l’altérité.
Dans l’évangile de ce dimanche, le Christ invite à un accueil durable, réciproque et fidèle entre l’homme et la femme. Comprendre cela dans notre monde signifie faire des choix de vie capables de résister aux chocs dévastateurs portés aux valeurs de l’amour et de la famille.
De manière spéciale, le Christ nous parle de l’accueil des enfants. Alors que ses disciples leur opposent une barrière, Jésus, lui, les accueille. En agissant ainsi, il s’oppose non seulement à la mentalité de l’époque, mais en plus à celle de ses disciples.
Revenir aux sources
Entretenir une relation amoureuse de longue durée, basée sur la confiance, le respect mutuel et l’accueil inconditionnel, est une denrée rare dans notre culture du prêt-à-jeter. L’amour durable est un vrai défi. Nous vivons à une époque de grandes mutations où les couples se font et se défont. Des liens se nouent, des vies se mêlent dans l’euphorie des nouveaux départs, et, du coup, les regards se détournent. La complicité disparaît ; on perd petit à petit l’élan amoureux ; on ne se comprend plus ; l’amabilité et la tendresse ont disparu. Alors le climat conjugal se gâte.
La législation pour sa part, a établi des procédures à suivre en cas de séparation, de divorce. Chez les pharisiens, c’était aussi la même chose. Mais cela ne résolvait rien. Voilà pourquoi ils viennent mettre Jésus à l’épreuve. Ils veulent connaître son opinion à propos du divorce.
Sauver l’amour
Jésus les renvoie « au commencement », puisque tout amour a un commencement. Le jour où Adam a découvert son amour. L’os de ses os ! (Gn 2, 23). C’est également le jour où l’on a craqué pour l’être aimé. Ce jour est toujours mémorable et plein de promesses. Mais avec le temps, on oublie ce premier amour (Ap 2, 4) et toutes les promesses tombent à l’eau. Alors commencent des crises de toute sorte, qui parfois sont à la base des ruptures, des divorces. Cela se termine souvent devant les juges.
Pour Jésus, c’est l'oubli, ou mieux, l’endurcissement du cœur qui est à l’origine de la dérive matrimoniale. L’identité personnelle de chacun de nous est inscrit dans le cœur, d’où proviennent les paroles et les actions. Et quand le cœur n’aime plus, le corps ne peut rien faire. De plus, la mémoire est essentielle à l'humain, et c'est précisément quand la mémoire faiblit que l'humain se dessaisit de sa liberté.
Aimer, c’est accueillir
Aimer est un acte sacré. L’amour est éternel (1 cor 13, 8). Si tomber amoureux n’est pas un choix, rester amoureux exige un choix. L’amour durable se donne, c’est un art de vivre. Il s’invente au jour le jour, dans l’accueil inconditionnel de l’autre. Le grand amour ne se trouve pas, il se construit. L’essentiel c’est de tomber de nouveau amoureux et frotter les incompatibilités de l’un et de l’autre pour le meilleur et pour le pire.
Il est difficile d’accueillir si on n’a pas un cœur d’enfant. Il nous faut donc garder un cœur d’enfant pour accueillir le Christ et être en harmonie avec les autres. Accueillir l’autre comme Jésus n’est possible que si nous prenons le temps de nous laisser accueillir par lui chaque jour. Jésus nous invite à considérer chaque être humain comme son représentant personnel. Si nous l’accueillons avec la même amabilité et le même respect, c'est Jésus lui-même que nous accueillons (Mt 25, 40).
Sébastien Bangandu Mwanza, a.a.
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