LECTURES
1ère lecture : Is 50, 5-9
Ps 114
2ème lecture : Jc 2, 14-18
Évangile : Mc 8, 27-35
Bien chers frères et sœurs,
Jésus et les siens cheminent vers Césarée de Philippe, village situé à l’extrême nord d’Israël, en plein milieu païen. C’est là, en terre de brassage, que pour la première fois, Pierre, se faisant le porte-parole du groupe, confesse que Jésus est le Messie. Sa déclaration est forte, mais elle demeure ambiguë. Car Jésus n’est pas celui qu’il croit être.
Au-delà du sondage
Notre monde d’aujourd’hui est envahi par les enquêtes d’opinion. Grâce à des outils statistiques très sophistiqués, les enquêteurs cherchent à savoir de quelle façon se consomment tel produit, que disent les gens au sujet de tel politicien, musicien, sportif, personnalité religieuse, etc.
En demandant à ses disciples : « Au dire des gens qui suis-je ? » Jésus, bien sûr, est lui aussi intéressé par l’opinion d’autrui. Mais sa question n’a rien à voir avec celles des spécialistes de sondage d’aujourd’hui. En fait, Il ne cherche pas à savoir s’il est fameux ou non. Car il savait déjà tout ce qui se disait à son sujet.
Une foi personnalisée
Jésus n’est pas un simple propagandiste qui travaillerait l’opinion. Remarquons d’ailleurs qu’il ne s’attarde pas à une demande d’opinion publique. Ce qui importe le plus pour lui, c’est l’opinion personnelle de ceux qui lui sont plus proches, ceux-là mêmes qui appartiennent à son cercle intime d’amis : « Et pour vous, qui suis-je ? »
C’est bien la question fondamentale de Jésus à ses disciples et à travers eux, à toi et à moi aujourd’hui. Au cœur de notre propre expérience de foi, cette question doit aussi retentir pour que notre foi grandisse et s’affermisse. Car la foi en Jésus Christ n’est pas un chemin des masses. Elle est avant tout une rencontre personnelle et vivante avec Quelqu’un, Jésus.
Le Christ, en effet, n'attend pas de nous des mots, des explications, des théories, aussi convaincants soient-ils (Mt 15, 8). Il nous interroge sur la qualité de notre relation avec lui et, bien évidemment, sur notre témoignage de vie. C’est ce que nous révèle Saint Jacques dans la deuxième lecture de ce dimanche. Une foi sans œuvre est bel et bien morte (Jc 2, 14). C'est à travers notre expérience vitale avec le Christ que nous le révélons au monde.
A la suite du crucifié
L’Évangile du Christ ne sera jamais au service de notre grandeur personnelle. Il est un appel au renoncement. Les disciples de Jésus avaient une haute idée de Lui. Ils le prenaient pour un puissant, un bulldozer, d’une force à tout casser. C’est là qu’ils se trompaient ! Et quand Jésus leur raconte ouvertement par où il doit aller pour être en vérité avec lui-même, Pierre n’apprécie pas son propos. Il le prend à part et se met à l’admonester. Étrange renversement où le disciple réprimande son Maître !
"Tu es le Christ." Pierre a bien compris qui était Jésus. Ce qu'il n'est pas prêt à entendre, c'est ce que cela implique. Jésus ne le laisse pas chanceler. Il valide ce qu'il a compris, mais le remet en chemin, à sa suite, et nous avec lui. Nos pensées ne sont pas celles de Dieu !
Peut-être en sommes-nous bien souvent au même endroit que Pierre. Nous voulons que notre Dieu nous cajole, qu’il nous dise ce qui nous conforterait. Mais voilà, il n’en est pas ainsi. Malgré cela, Jésus ne nous abandonne pas dans l’impasse. Il nous remet en chemin pour apprendre davantage de Lui. Tous et toutes derrière le Christ. Soyons disciples !
Sébastien Bangandu Mwanza, a.a.
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