LECTURES
1ère lecture : Josué 24,1-2a.15-17.18b
Ps 33, 2-3. 16-17. 18-19. 20-21
2ème lecture : Ep 5,21-32
Évangile : Jn 6,60-69
Bien chers frères et sœurs,
La mission de Jésus sur terre n’a pas été facile. En témoigne ce coup d’éclat de Jésus au sein du cercle intime de ses disciples. En effet, au terme de son discours sur le pain de vie, Jésus provoque et scandalise ses disciples quand il dit : « … celui qui mange ma chair et boit mon sang vivra par moi. » Pour grand nombre de ses disciples, s’en est trop ! Qui peut encore l’écouter ?
Au centre de la polémique
Depuis sa naissance à Bethléem jusqu’à sa mort à Golgotha, Jésus a connu une existence très mouvementée. Sa vie oscillait entre ovations, rejets et polémiques. Dans le texte de l’Évangile de ce dimanche, une fois de plus, la franchise de Jésus provoque une grave incompréhension. Ses disciples ne sont plus prêts à l’entendre. Sa parole est rude, non du fait qu’elle serait difficile à comprendre, mais parce qu’elle est complètement en contradiction avec leur schéma de pensée.
Notons qu’au début de l’histoire, il y avait 5 000 hommes. Et maintenant il n’en reste plus que douze. Si l’on ne considère que les chiffres, c’est un échec notoire pour Jésus. Sa popularité est réduite à presque rien. Presque tous ses suiveurs sont partis. Jésus se retrouve au milieu d’un cercle réduit d’amis. Une limite est tracée !
Qu’est-ce qui motive ton choix ?
La parole de Dieu est efficace. Elle bouscule nos idées reçues, remue notre agir, bouleverse nos habitudes, remet en cause notre style de vie. Elle est parfois difficile à comprendre, à intégrer et à vivre.
Alors qu’il est rendu impopulaire, Jésus aurait pu en rester là, pour ne pas perdre tout le monde. Eh bien non ! Jésus est décidé d’en découdre même avec ce petit reste. Il veut savoir si ses disciples partagent le point de vue de la foule qui trouve ses paroles exagérées. Il veut savoir si eux aussi ont la même vision des choses que tout le monde. Il veut savoir si leurs yeux ne s'arrêtent qu’au visible.
Et puis, pour Lui, ce n’est pas la quantité qui compte. Car il sait que même parmi ceux qui sont restés, il y en a qui ne croient toujours pas (Jn 6, 64) : « Et vous, ne voulez-vous pas partir ? » Car, pour être vraiment ses disciples, il revient à chacun de mettre au clair ses motivations profondes.
Il faut se positionner !
Dans la vie, il y a toujours des choix à faire. Mais il faut savoir choisir ! C'est le même type de choix que Josué propose au peuple d'Israël, alors qu'entré dans la terre promise, il touche au but Josué 24, 15). Josué ne leur demande pas de choisir un Dieu toujours vainqueur. Il leur demande tout simplement de regarder leur passé, leur histoire, pour comprendre l’action de Dieu et apprécier la valeur de sa Parole.
Partir, quitter Jésus, c’est abdiquer son droit à la vie véritable. Il est Celui qui donne sens et consistance à notre vie. Et Pierre l’a bien compris. Voilà pourquoi, se faisant le porte-parole des Douze, il saisit ce moment de clarification pour se positionner. Il affirme sa foi avec assurance : « A qui irions-nous, Seigneur ? Tu as des paroles de vie éternelle… » Sa confession est en même temps une confession de foi personnelle et communautaire. Bien plus, elle confère consistance et cohérence au vécu et à l’action du petit groupe de disciples.
En définitive, la parole de Jésus d’un autre ordre. Venue d’en haut, elle recèle une densité et une profondeur uniques. Pour expérimenter l’effectivité de sa puissance dans nos vies, il faut que sa Parole soit véritablement accueillie dans la foi. L’Évangile de ce dimanche nous rappelle que Jésus est notre unique Maître. Nous sommes appelés à marcher sur ses traces, malgré la force des vents contraires. Que sa Parole vivifie et transfigure notre existence !
Sébastien Bangandu Mwanza, a.a.
Comments