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Hommage à ma mère

Photo du rédacteur: Sebastien BanganduSebastien Bangandu

Cela fait six ans, jour pour jour depuis que j’étais ordonné prêtre.  C’était exactement un samedi 23ème jour de juillet 2005 en la paroisse assomptionniste du Divin Maître à Kinshasa/Masina par S.E Mgr  Dominique Bulamatari, alors Évêque auxiliaire de l'Archidiocèse de Kinshasa.  Et cela coïncide fort heureusement, à Québec où je suis, avec la messe des funérailles de ma mère.  Je saisi cette occasion pour remercier tous ceux et celles qui, de près ou de loin, nous ont soutenu et continueront de le faire.   

C’est vrai que je n’oublierai jamais de ma vie cet être bien aimé, mais « que lui dirai-je pour qu’Il me réponde, à lui qui agit ? J’irais errant au long de mes années avec mon amertume ? (Is 38, 15). Le texte qui suit est un hommage que je lui adresse en signe de reconnaissance pour tout ce qu’elle a été pour nous ses enfants et pour tous ceux et celles qui ont eu l’occasion de la côtoyer.

Elle s'appelait Alphonsine Gakenda, née le 20 mai 1939. Elle s'en est allée un 26 juin 2011 pour ce voyage sans retour. J'aimerais, à travers ces balbutiements, lui rendre hommage.  En fait, maman a vécu tout le long de sa vie de revenus modestes et a tant bien que mal traversé les épreuves de la vie. Femme simple, elle nous a élevés, choyés, aimés toute sa vie durant, dans la grande modestie.

Depuis la mort de papa (1975), elle s’est dévouée pour notre bien. Ce fut, j'en suis persuadé, le plus dur moment de sa vie. Par la suite, Maman a enduré l’épreuve de la maladie et de la dureté de la vie sur cette terre des hommes. Pour autant qu’elle survivait à toutes ces épreuves, Maman représente à mes yeux la force d’âme, l'espérance, l'amour, la patience, le renoncement, la miséricorde...  Femme de relations, elle nous a ouverts au prochain, que je considère comme un don de Dieu.  C’est surtout son activité et sa gaieté sans doute qui nous ont faits une si heureuse enfance.

Maman se montrait forte, mais la réalité était qu’elle était aussi fragile qu’une fleur.  72 ans, c’est difficile à contenir dans un texte aussi court…Tu as tellement peiné maman, pour nous donner ce dont nous avions besoin.  Le plus beau cadeau que nous avons  reçu de toi c’est la vie.  Tu nous as tout donné sans retour, tout ton cœur de mère, merci maman. Chacun de nous a ses souvenirs propres. En ce qui me concerne, c’est sur ces paroles du poème légendaire de Camara Lay l’écrivain guinéen que je m’appuie pour dire merci à maman :

«Femme noire, femme africaine, ô toi ma mère, je pense à toi !...

Toi qui me portas sur le dos, toi qui m’allaitas, toi qui gouvernas mes premiers pas,

Toi qui la première m’ouvrit les yeux aux prodiges de la terre, je pense à toi !

Femme des champs, femmes des rivières, femme du grand fleuve,...

Toi qui essuyais mes larmes, toi qui patiemment, supportais mes caprices

Comme j’aimerais rester auprès de ta chaleur, être enfant près de toi….»

Dans la foulée des souvenirs de Maman, je me fais l’interprète de Papa Wemba, une des grandes figures de la musique congolaise qui, chantant la gloire de sa mère à l’occasion de la célébration de son anniversaire de naissance, a dit : « Ata babandeli mokili soki mbala zomi, ya ngai serment y’ozala toujours maman na ngai » ce qui se traduit par : « même si l'on venait à récréer le monde une dizaine de fois, mon serment c’est que tu restes toujours ma mère. »

De sa vie chrétienne, je retiens que maman était une femme de foi et de convictions. Légionnaire de Marie convaincue, son rayonnement chrétien et apostolique n'était plus à démontrer dans les milieux où elle a vécue. Il est heureux que nous puissions l'accompagner dans la prière et l'action de grâce. À partir de maintenant elle vivra essentiellement dans notre  cœur, mais bien présente. Elle vivra éternellement dans notre cœur, car une mère, c'est une personne inoubliable!


Et à vous tous, qui êtes venus nous témoigner votre amitié : membres de la grande famille du Montmartre canadien, notre espace apostolique ;  frères et sœurs compatriotes et ami(e)s d’Afrique ; confrères et laïcs Assomptionnistes, religieuses de Sainte Jeanne d’Arc, vous tous parents, ami(e)s et connaissances,  frères et sœurs dans le Christ, nous vous disons merci de votre présence et de votre soutient fraternel, c’est essentiel à la consolation de notre peine.  Que le Seigneur vous bénisse tous et que maman repose en paix!


Sébastien Bangandu, a.a.




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